Nay, mercredi 8 mai 2019, à vous tous, amis de St Jo, parents, élèves, membres de notre équipe éducative, de notre Conseil d’Administration, lecteurs de notre site,….

Par • 8 Mai, 2019 • Catégorie: General

St Jo vient d’être cité sur la presse radio et papier pour une affaire de harcèlement, injures et brutalité entre deux élèves de 5°. Les parents d’une petite ont porté plainte contre un garçon.

Par ces quelques lignes je souhaite réagir et vous donner notre façon de voir les choses.

D’abord vous dire que St Jo n’a jamais satisfait le papa de la petite qui n’a cessé de nous reprocher tout et rien depuis son entrée en 6°. Que cette petite était une élève gentille, appréciée, sans problème majeur, mais souvent impliquée dans des gamineries, comme beaucoup d’autres, des histoires souvent « de filles », qui ne sont jamais totalement blanches ni noires.

Nous avons eu à gérer un premier problème important en octobre cette année, de relation entre cette petite et une autre demoiselle, qui dépassait largement le cadre de notre Ets par le biais des réseaux sociaux. Nous nous sommes occupé du cas, convoqué les gamines, les parents, des 2 côtés, averti, menacé, y avons passé beaucoup de temps.  J’ai alors appris ce qu’était le harcèlement visuel (le fait de regarder quelqu’un de travers…..). Les parents de la petite voulaient déjà porter plainte, la gendarmerie les en a dissuadés devant la banalité des faits. Tout s’était tassé depuis, au moins à St Jo, puisque nous n’avions pas de retour de cette famille.

Le mardi 9 avril au matin, j’étais prévenu par mail du papa que sa fille aurait été violentée la veille et qu’elle subissait un harcèlement et des injures. Je voyais la petite dans la foulée, qui m’informait qu’un garçon l’aurait « secouée » la veille. Je convoquais le garçon en sa présence, un très gentil gamin qui ne pose aucun souci,  avec son accord, il s’effondrait en larmes, reconnaissait de suite l’avoir secouée « parce qu’elle s’amusait à colporter une fausse histoire d’amour  alors qu’il lui avait demandé plusieurs fois d’arrêter ». Elle confirmait les faits. Après qu’il se soit excusé, que j’ai bien monté le ton envers le garçon, après l’avoir menacé de sanctions importantes si de tels faits se reproduisaient, nous décidions ensemble que nous en restions là et que nous n’en parlions plus, sans que jamais la petite n’ait parlé de harcèlement ni d’insulte, et sans qu’elle ait prévenu un adulte à St Jo la veille lors des faits.

Le midi même la maman de la petite venait récupérer sa fille, 2 jours après nous apprenions qu’elle était inscrite dans un établissement palois.

J’avoue ne même pas avoir pensé à prévenir les parents du garçon ce jour-là tant de tels faits me semblent banals dans une cour de collège. Quand je dis cela je ne cautionne pas le comportement du garçon, bien au contraire, mais je pense que nous avons fait notre boulot, sans pouvoir toutefois maîtriser ce qui se dit ou pas à côté, notamment sur les réseaux sociaux.

Ce dernier vendredi, j’ai été contacté par un journaliste de la presse écrite quotidienne. Je n’imaginais même pas de quoi il me parlait quand il m’a évoqué du harcèlement, une brutalité. J’ai pu lui expliquer notre version, j’avoue ne pas comprendre qu’il ait quand même pu faire un article qui relie les faits d’octobre, réglés selon moi, à ce qui s’est passé début avril. La presse radio s’est aussi emparée de l’affaire, je leur ai aussi spontanément répondu, tout ça me laisse perplexe, je cherche encore l’intérêt à relayer des informations non avérées.

J’ai été convoqué chez les gendarmes hier mardi, pour témoigner, un garçon de 12 ans va devoir bientôt en faire de même. Ce sera une épreuve pour lui, bien disproportionnée selon moi.  Autant il n’aurait pas dû « secouer » cette petite, autant je ne comprends pas que l’on parle aujourd’hui de brutalité, harcèlement, injures, toujours avec le bémol obligatoire qui concerne ce qui se passe ou pas sur les réseaux sociaux, et qu’un collège ou un Directeur ne peuvent maîtriser.

La gendarmerie fera son travail mais je suis aujourd’hui triste et même écœuré.

Toute l’équipe éducative de St Jo fait son travail, du mieux qu’elle le peut, avec un œil attentif et bienveillant sur chacun de nos élèves. Gérer un Collège Lycée n’est pas facile, une cour de récré est un lieu « qui bouge » mais je pense qu’il fait bon vivre à St Jo, de nombreux messages de soutien, reçus aujourd’hui, de parents notamment, me le confirment. Mais nous nous sentons salis et sommes tellement loin de la vérité qui se vit au quotidien ici.

Je suis triste aussi, et inquiet, pour la petite, impliquée dans une histoire qui la dépasse, pour le petit, qui est déjà bouleversé par ce qui lui arrive, même si je pense qu’il n’a pas grand-chose à craindre. J’espère juste qu’il ne paye pas les mauvaises relations entre St Jo et le papa de la petite.

Une fois de plus nous ne cachons rien, nous nous remettrons au travail dès demain, avec exigence et motivation, pour le bien de nos jeunes. Certains nous conseillent de répondre, de porter plainte pour diffamation, nous ne le ferons pas en l’état actuel des choses. Nous avons déjà donné notre version à la presse, ils en ont partiellement tenu compte, aux gendarmes, inutile de donner plus de crédit à cette histoire et à ce monsieur.

Je terminerai par un énorme contraste que m’a fait vivre la maman d’une « peut-être » future élève rencontrée hier soir (juste après mon passage à la gendarmerie et un temps d’échange sur ce sujet avec une radio). Elle m’a parlé de la « zénitude » qu’elles sentaient avec sa fille lors de chacune de leurs visites à St Jo. J’avoue que ça m’a fait du bien !

Merci à tous de votre lecture, de votre confiance, en me tenant à votre disposition pour toute information complémentaire.

Sincèrement.

Le Directeur

Yves Ginesta

PS : un des messages de soutien reçu aujourd’hui invite les gens qui douteraient et qui le souhaitent à lire et relire le témoignage de nos élèves dans les portraits de la semaine, de ce qu’ils vivent réellement à St Jo. De voir et revoir toutes les photos ….. Notre blog est parait-il à l’image de notre établissement….. de quoi faire du bien au moral !