Portrait du 25 Septembre 2017, Thibaut Vallier, élève de Tale L

Par • 24 Sep, 2017 • Catégorie: Le portrait de la semaine

Photo Thibault Portrait

Et c’est reparti pour une année ! Les portraits et les interviews (F)utiles reviennent ! Une présentation d’un élève que vous allez pouvoir lire sur deux lundis ! Le 1er lundi, vous découvrirez le portrait « classique », et le lundi suivant, une interview décalée de la même personne que nous avons baptisé : l’interview (F)utile !

A lundi prochain pour encore mieux connaître Thibault… Mais pour l’instant, place à son portrait :

Céline Ruiz : Bonjour Thibaut.

Thibaut : Bonjour Céline !

C.R : Ravie de recommencer les portraits. Tu es prêt ?

T : Oh oui, depuis le temps que j’attendais ça ! Je suis trop content d’avoir enfin mon portrait !

C.R : Eh bien, c’est parti !

Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

T : Je m’appelle Thibaut Vallier, je suis en Terminale Littéraire. Je suis à St Jo depuis ma 6ème, et là, je démarre ma 8ème année. J’aime bien le sport, j’aime beaucoup le théâtre. J’ai joué pendant très longtemps au foot. J’ai 17 ans. J’ai longtemps habité à Nay, et maintenant, j’habite à Arcachon, du coup, je prends le train le lundi et le vendredi pour pouvoir continuer mes études ici. J’ai deux frères et une sœur, de 15, 12, et 8 ans.

C.R : Tu dis que tu entames ta 8ème année parce que tu as redoublé ta seconde… (Il acquiesce). Tu as un long vécu à St Jo, tu as tout testé, puisque tu as été demi-pensionnaire et après, tu es passé interne, en seconde quand tes parents sont partis sur la côte…

T : En fait, j’étais déjà interne l’année avant qu’on déménage.

C.R : Interne pour te mettre au travail ?

T : (Il rigole). En fait non, l’année où j’ai redoublé était ma première année à l’internat.

C.R : (On rigole). Ah mince ! Donc, ça t’a pas aidé !

Là, tu es en terminale, à priori, ta dernière année à St Jo… Tu réalises ?

T : Non, c’est le début de l’année, même si les profs nous mettent un peu la pression, je ne me rends pas encore compte.

C.R : T’as de la pression toi ?

T : Non, pas pour l’instant.

C.R : Je sais que tu as très bien marché aux épreuves anticipées du bac en 1ère. Tu pars quand même avec un beau bagage pour tes épreuves de bac cette année…

T : Oui, ça va, j’ai 45 points d’avance.

C.R : C’est énorme ! T’as pas été le premier surpris ?

T : Si ! J’ai eu 13 à l’écrit en français, 15 à l’oral, 16 en sciences et 17 aux TPE.

C.R : Sachant qu’en plus, pour le bac tu fais Théâtre option léger et Lourd, du coup, coef 2 + 6, ça fait coefficient 8 au bac ! Si tu travailles bien, tu pourrais réussir à faire quelque chose de top !

T : Oui, mais le théâtre, je n’aime pas trop. Enfin, ce n’est pas que j’aime pas trop, mais c’est que j’aime plus en faire qu’à ma tête.

C.R : Ça veut dire quoi ? Que tu es difficile à « manœuvrer » ?

T : Oui, on va dire ça ! En fait, quand j’ai mon idée du truc, je suis difficile à bouger. J’aime beaucoup, quand je suis au théâtre ou quand je fais du théâtre, faire rire. Du coup, quand pour moi ce n’est pas drôle, à un moment dans la pièce, il faut que je rende le truc drôle. Donc des fois, je me fais reprendre ! Je préfère travailler un texte drôle. Dans le reste, je suis moins à l’aise. J’aime bien souvent rester dans ma zone de confort.

C.R : L’année prochaine, tu voudrais faire quoi ?

T : Aller là où je serai accepté ! (Il rigole).

C.R : Ok, mais toi, tu voudrais faire quoi ?

T : Dans le meilleur des cas, j’aimerai intégrer Science Po à Bordeaux ou à Rennes, sinon, après j’hésiterai en 2ème choix à intégrer une nouvelle école qui vient d’ouvrir à Bordeaux, qui n’existait jusqu’à présent qu’à Paris, qui est l’école du Nouveau Journalisme. Et dans le pire des cas, je ferai trois ans de fac de droit, et je retenterai après Science Po.

C.R : Tu voudrais faire quoi comme métier ?

T : Ouf ! Je ne voudrais pas rentrer de suite dans le monde du travail, je voudrais avoir un bon bagage, un bon diplôme pour m’assurer un avenir, mais avant de me lancer dans mon métier, j’aimerais aller découvrir le monde. Aller en Inde et faire un peu d’humanitaire.

C.R : Pourquoi l’Inde ?

T : Parce que c’est un pays qui m’a toujours fasciné, et je trouve que c’est un pays où il y a énormément d’inégalités, un pays où il y aurait d’énormes choses à faire pour leur venir en aide.

C.R : Tu reviens juste de Lourdes où tu as passé 5 jours avec d’autres terminales, en immersion totale, te rendant complètement au service des malades. Tu peux nous raconter ton expérience au rassemblement Basco Béarnais ?

T : On est arrivé jeudi midi, on a mangé, on a mis nos bagages dans un dortoir, ensuite on est allé servir. On servait tous les soirs. Chacun avait un étage, on était divisé en deux groupes. Il y avait un groupe qui était avec des élèves de L’Immac, et un autre groupe qui était avec un lycée d’Orthez. Nous, on servait plus des personnes âgées. Il y avait aussi des cas de trisomie, de maladies mentales. On leur donnait à manger. Tous les soirs, on essayait d’arriver avec le sourire. On est arrivé avec franchement pas mal d’appréhension, moi, j’avais un peu peur, j’avais peur du face à face avec les malades, mais finalement, on est arrivé, et on s’est attaché très vite à eux. On les emmenait à la messe, on les ramenait, on leur donnait à manger, on débarrassait. Il y avait même la maman d’une prof qui était là-bas, et qui nous adorait avec Manu, elle faisait que faire des compliments sur nous à nos profs. On allait ensuite à notre tour, manger au self, ce n’était pas vraiment super. Les premiers matins, on avait les douches froides, à 7h00 du mat, c’était un peu dur quand même, il faisait 5-6 degrés, c’était dur, on courait pour se réchauffer.

C.R : Vous avez eu quel temps ?

T : Souvent de la pluie, avec quelques petites éclaircies.

C.R : Tu en reviens comment ?

T : J’ai un regard différent, peut-être sur des maladies que j’appréhendais un peu, surtout les enfants malades, ou les personnes trisomiques. (Il sourit attendri). Il y avait là-bas, un Monsieur qui était trisomique, et il s’est avéré qu’il était très gentil, on pouvait parler avec lui. Et le dernier soir, il pleurait dans nos bras parce qu’il ne voulait pas partir. C’était assez émouvant. Quand ils sont tous partis lundi matin, ça a fait un petit vide, et quand nous, quelques heures après, on est revenu au lycée, ça a fait très bizarre. Quelques heures avant, on avait un rôle important pour eux, on les aidait vraiment, on se sentait utile, et là, c’est fini.

C.R : Tu reviens dans ta vraie vie…

T : C’est ça.

C.R : Tu auras accompli une jolie mission, tu peux être fier.

T : Très fier !

C.R : On va revenir à ta vie à St Jo. Tu aurais pu partir quand tes parents ont déménagé sur la cote, mais tu as choisi de rester et de continuer à être interne. Ton frère qui était lui aussi à St Jo est parti, et toi, ton choix était clair…

T : Mon frère regrette bien sa décision, mais il doit finir son année. Après, moi, ce qui m’a motivé à rester (il rigole), je vais me répéter, mais c’est la zone de confort. J’avais mes copains, je connais pas mal de profs, même si pendant longtemps, j’ai eu des fois des soucis avec des profs, j’ai été souvent collé, je trouve franchement que j’ai vraiment muri au fur et à mesure de mes années passées à St Jo. Je me rappelle des années où j’étais vraiment difficile, où j’allais souvent dans le bureau de Mr Desbas. Et là, franchement, cette année et l’année dernière, ça me fait vraiment plaisir, je vois que les relations avec quasiment tout le monde se sont vraiment améliorées, on va vers d’autres relations, je trouve ça génial.

C.R : Tu es conscient de tout ça, et même si tu évoques ta zone de confort, tu t’aperçois que tu y évolues bien…

T : Oui, j’y suis bien.

C.R : Tu peux me dire un mauvais souvenir…

T : Euh, je crois que c’est…. (Il réfléchit, puis rigole !). Il y a pleins de bêtises que j’ai faîtes, en fait, donc il faut que je me rappelle celle où j’ai eu la punition la plus sévère !

C.R : Où tu t’es fait engueulé ! (On rigole !).

T : Je sais pas, je dirais que c’est celle quand j’étais en 3ème, où j’étais avec des copains, où on aimait bien aller là où on ne devait pas aller. Du coup, une fois, on s’est fait poursuivre par une prof. A chaque fois, on y échappait, et la dernière fois, on s’est fait avoir, il y avait deux surveillantes de chaque côté qui nous ont grillés ! On s’est bien fait avoir, et du coup, on est allé chez Monsieur Desbas, et on s’est bien fait engueulé.

C.R : Tu cherchais toujours la limite ?

T : Oui, et après, je me suis calmé. Au lycée, j’ai trouvé ça mieux. Je l’ai mieux vécu, il y a quand même plus de liberté qu’au collège.

C.R : Et un très bon souvenir…

T : J’ai adoré l’année dernière. Et là, ce début d’année, je le ressens encore plus. En fait, l’année dernière, j’avais tous mes potes de ma première seconde qui étaient en Terminale, et tous mes potes de ma 2ème seconde qui étaient avec moi en Première. Je les avais tous ensemble à l’internat. Là, beaucoup sont partis, Thomas, Loïc, Florian, et toutes les filles qui ont eu leur bac, ça fait quand même un petit vide. J’ai vraiment été heureux de passer toute l’année dernière avec eux. Et après, il y a vraiment autre chose que j’ai bien aimé, c’était le voyage à Huesca en 3ème. Ce n’était pas forcément une destination extraordinaire, mais entre les potes et les encadrants, on a passé un super séjour. Il y avait Salem, Sandrine, Mme Campané et Marc. C’était super cool. Ils savaient donner les règles et être super cool, on a fait pleins d’activités, c’était vraiment super sympa.

C.R : Pour finir, avec ta longue expérience à St Jo, si tu devais changer quelque chose ici, tu changerais quoi ?

T : Franchement, il y en a qui se plaignent de ne pas pouvoir se servir des portables en journée, mais moi, je ne m’en plains pas. Et après, franchement, avant d’aller à Lourdes, j’aurais pu dire des fois la bouffe à St Jo, mais je me suis rendu compte que, si des fois je n’aime pas ici, ailleurs, c’est bien pire. Finalement, on est pas à plaindre ! Je vais plutôt dire quelque chose à changer qui concerne Mr Desbas : faire une 2ème soirée internat cette année, ce serait pas mal !

Ainsi se termine le portrait de Thibault. A lundi prochain pour le découvrir autrement ! A tout vite pour son interview (F)utile…