Portrait du 5 Novembre 2018 (réalisé le 8 Octobre) : Quentin Pétroix, professeur EPS, remplaçant de Luce Mazquiaran

Par • 4 Nov, 2018 • Catégorie: Le portrait de la semaine

Photo Quentin Portrait(1)

Céline Ruiz : Bonjour Quentin.

Quentin Pétroix : Bonjour Céline.

C.R : Est-ce que tu pourrais te présenter en quelques mots ?

Q.P : Moi, c’est Quentin Pétroix, j’ai 25 ans, je suis actuellement en remplacement de Mme Mazquiaran, professeur d’EPS. Je viens de valider mon Master, aux STAPS de Tarbes (STAPS : Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives). C’est un Master qui prépare à être enseignant d’EPS. En parallèle de ce Master, il faut passer un concours, le CAPES, pour être enseignant, concours que je n’ai pas eu. C’est pour ça que je ne suis que remplaçant. Ce qui fait un peu la spécificité de ma présence aujourd’hui avec toi, c’est que j’ai été élève à St Jo de la 6ème à la Terminale.

C.R : Tu as passé le CAPES, et pas le CAFEP ? Tu veux être enseignant dans le public ? (Le concours externe du privé pour enseigner dans les collèges et lycées de l’enseignement privé sous contrat s’appelle le CAFEP : Certificat d’aptitude aux fonctions d’enseignement dans les établissements privés sous contrat du 2nd degré. Il est l’équivalent du CAPES dans le public. Il s’agit du même concours pour le public et pour le privé. C’est au moment de s’inscrire que l’on opte pour l’enseignement privé).

Q.P : Ah non, j’ai fait un raccourci, j’ai passé le CAFEP pour travailler dans le privé. Ça fait même la 4ème fois que je le passe ! 

C.R : 4 fois !!! Je comprends pas, le concours, tu le passes en mars-avril, en 1ère année de Master !

Q.P : Oui, mais moi, j’ai triplé ma 1ère année, donc je l’ai passé 3 fois !

C.R : Non, tu as triplé ton Master 1 ! C’est possible ça ?

Q.P : Oui, tu sais moi, j’aime prendre mon temps ! (On rigole !). A Tarbes, c’est un petit STAPS, enfin, petit STAPS qui grossit pas mal ! Ce sont les mêmes profs qui nous suivent de la Licence au Master. Du coup, ils nous connaissent bien. En Master, ils ont été sympas, ils m’ont gardé. En fait, j’ai des circonstances atténuantes. Ma licence STAPS, je l’ai eue normale en 3 ans, je n’ai pas redoublé. Quand je suis rentré en 1ère année de Master, en septembre, je me suis rompu les ligaments croisés du genou. Du coup, plus rien n’avait de sens pour moi, je ne pouvais plus faire de sport, je n’en avais plus rien à faire des cours, je ne pouvais pas bouger, j’étais complètement démoralisé, donc : année blanche. L’année suivante, je suis reparti en M1, j’ai validé mon 1er semestre, j’ai bossé à fond mon concours. J’ai eu les écrits du concours, du coup, j’ai délaissé mon 2ème semestre de Master pour bosser les oraux du concours. Au final, j’ai loupé mon 2ème semestre, et je n’ai pas réussi mes oraux, à cause d’un oral où je me suis bien planté. Du coup, j’ai dû tripler ma 1ère année pour valider le 2ème semestre qui me manquait pour valider mon M1, obligatoire pour passer en M2. En parallèle de ma 3ème année de M1, j’ai fait un service civique au club de Hand à Asson, où je me suis occupé des jeunes arbitres, des entraînements, des sponsors…

C.R : Donc là, ton but, c’est de repasser le concours en candidat libre…

Q.P : Oui, et de l’avoir ! J’ai vraiment eu le déclic, enfin, je savais depuis toujours que je voulais faire ça, mais, j’en ai vraiment pris conscience en 2ème année de Master où j’ai fait un stage où j’étais tout seul avec mes classes au collège de Lescar. J’y étais le lundi, le mardi et mercredi, et j’ai adoré. Le contact avec les élèves, leur transmettre du savoir. Je pense qu’avant d’être enseignant de base, on est enseignant déjà. On a la fibre ou on l’a pas. En plus, j’adore le sport. Donc là, vu que je n’ai pas validé mon concours, en attendant de l’avoir, je peux quand même être enseignant remplaçant, si je veux avoir un poste fixe, il me faut le concours. Mais, au jour d’aujourd’hui, ce n’est pas une fatalité. J’ai un pied dedans, je sais que je peux bosser, des remplacements il y en a partout, et à n’importe quel moment. J’ai fait récemment la réunion UNSS à Montardon, et j’ai recroisé ma tutrice de l’an dernier qui m’a dit qu’il y avait des heures en EPS pour des remplacements dans pleins d’établissements. Donc en fait, tant qu’on est jeune et qu’on aime bouger, il y a du boulot. Moi, je ne suis pas du tout stressé, si je n’ai pas le concours là, ça ne m’empêchera pas de travailler.

C.R : En même temps, même du temps où tu étais élève à St Jo, je ne t’ai jamais connu stressé !

Q.P : Non, il faut pas, faut toujours rester positif !

C.R : Après, là, tu remplaces Luce Mazquiaran, mais je sais que tu cumules deux emplois…

Q.P : Oui, je suis surveillant en internat deux nuits par semaine, au lycée Louis Barthou à Pau. En fait, l’été avant de démarrer mon M2, je suis parti aux Etats Unis, et quand je suis rentré, je n’avais plus un flech. Du coup, j’ai posté des CV partout dans Pau, dans les restaurants, dans les bahuts… Et Barthou m’a appelé le jeudi soir pour un entretien avec le CPE le vendredi matin à 7h45, pour enchainer en suivant avec la journée du personnel. Le lundi, c’était la rentrée. Voilà, donc j’ai trouvé ce boulot à mi-temps, ça me faisait un petit revenu en parallèle de l’arbitrage que je fais tous les week-ends, qui me ramène aussi des sous, en assurant en plus mon M2 l’année dernière. Donc, là, j’ai ce remplacement à St Jo, mais je continue de travailler à Barthou deux nuits par semaine, le jeudi et le vendredi soir. Et le week-end, je suis au hand. Je m’occupe des jeunes arbitres, et j’arbitre aussi moi, de mon côté. Après, plus tard, j’aimerais bien aller dans les Dom Tom pour bosser.

C.R : Allez, maintenant, si on revenait un peu à tes années St Jo. Il faut savoir que tu n’habites pas loin, tu as une sœur, Dorine qui a aussi fait toute sa scolarité à St Jo…

Q.P : Oui, moi je suis du pays ! J’habite à Arros-Nay, et je suis arrivé à St Jo en 6ème, j’ai quitté St Jo après ma Terminale S, en redoublant ma seconde aussi. En fait, j’aime bien redoubler ! (On rigole !). La seconde, c’est LA classe qu’il faut redoubler ! Non, il faut pas dire ça, mais c’était une super année, et comme je suis à la base très branleur… Il faut savoir que j’ai failli aussi redoubler mon CM2 ! Oui, parce qu’à l’école, j’étais chiant ! Je passais tous mes cours à la porte ou au coin ! Clairement, je voyais une sorte d’AVS à côté pendant mon année de CM2, et ce mec voulait me faire redoubler. Ce sont mes parents et mon professeur, Mr Morin de CM, qui n’ont pas voulu, et je suis passé en 6ème ici ! En 6ème, j’avais 16 de moyenne, comme quoi, j’avais besoin que ça bouge… Bon, après, ça a diminué d’année en année, mais bon…

C.R : De ton temps, il n’y avait que deux classes de 6ème

Q.R : La, la ! Oui ! Et quand j’étais en T°S, il n’y avait qu’une seule classe, et encore, on était 15 !

C.R : Aujourd’hui, tu vois aussi tous les changements côté bâtiments…

Q.R : Oui, c’est énorme ! Moi, je suis parti il y a 7 ans, et quand je vois toute l’évolution en 7 ans ! C’est génial de retrouver cet établissement qui a évolué dans le bon sens. C’est énorme toutes ces nouvelles infrastructures ! Moi, de mon temps, lorsque je faisais boxe ou lutte, j’allais dans les vieux préfabriqués qui étaient tout pourris ! Là, les élèves ont des conditions pour réussir très favorables.

C.R : Tu peux me dire tes meilleurs souvenirs que tu as vécus ici ?

Q.P : Moi, mes meilleurs souvenirs de St Jo, ce sont les voyages ! Je suis parti en voyage chaque année. En 6ème, je suis allé au Futuroscope. En 5ème, 4ème, 3ème, j’ai fait Pays de Galle, Irlande, là, on était dans des familles, c’était génial ! Et j’avais fait exprès de prendre en 4ème l’option latin, car ils démarraient l’option, et il y avait marqué dans la brochure comme quoi les latinistes iraient en voyage en Italie. Du coup, j’avais demandé à ma mère de m’inscrire en latin. On était un tout petit groupe de latinistes, on devait être une dizaine, et on est parti en Italie avec Mme Montestrucq, Mme Laborde et Mme Cassou. Ah, les voyages, c’étaient vraiment les points forts ! Après, il y avait aussi les voyages au lycée avec l’équitation, parce que j’ai aussi fait équitation à St Jo pendant toute ma scolarité, j’y ai passé mes 5 Galops. Et tous les ans, on partait à Nocito avec cavaliers et Vttistes. Ce que j’ai adoré aussi, ce sont les balades quand on ramenait les chevaux à Mifaget pour les vacances.

C.R : Ça t’a marqué tout ça !

Q.P : Ah oui, ce ne sont que de bons souvenirs !

C.R : Je crois me souvenir que tu as aussi bossé à St Jo l’été…

Q.P : Oui ! Mon 1er job, c’est St Jo qui me l’a donné. J’ai bossé 2 ou 3 début d’été avec Bertrand à St Jo. C’était super cool, je faisais de la peinture, des espaces verts, du bricolage. Je bossais avec Fabien Alias, et il y avait aussi Mathilde Ginesta et Caro Alias qui faisaient le ménage et la plonge. Après, j’ai démarré les colos avec les Gais Montagnard d’Asson, des colos sportives, trop bien. On est allé en Espagne, au Maroc, de supers bons souvenirs. Après, j’ai fait des mini camps sportifs de 4-5 jours avec les centres aérés de Bordes et de Baliros. J’ai bossé pendant trois étés à Hossegor dans un glacier qui faisait des glaces artisanales trop bonnes, avec des crêpes et des gaufres. Et l’été suivant, je suis parti aux USA. Voilà, j’ai toujours travaillé. Malgré que je vive encore chez mes parents. Oui, parce que, même si je suis en colocation avec mon père, ma mère et ma sœur, j’ai besoin d’argent pour profiter. On dit que l’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue quand même un peu, surtout pour moi qui adore voyager.

C.R : Quand tu as su que tu allais revenir en tant que prof de sport remplaçant, ça t’a fait quoi ?

Q.P : J’étais super heureux !  C’était une super opportunité pour moi de revenir là. C’est pas comme une 2ème maison, mais presque ! Je connais les lieux même si ça a changé, je connais quasiment tous les professeurs ! Dans toutes mes classes, j’ai au moins un gamin que j’ai au hand à Asson, ce sont des conditions idéales de boulot pour moi ! J’étais super excité et heureux de venir bosser ici !

C.R : Et ton rapport avec les profs : tu reviens en tant que prof, tu n’es plus élève !

Q.P : (Il rigole !). Ça fait trop bizarre ! Ils me disent tous « bon, tu nous tutoies !». Je suis au quotidien dans la salle des profs à leur côté, et c’étaient mes profs quand j’étais plus jeune, donc ça fait trop bizarre ! Du coup, je me force à les tutoyer. L’autre jour, je devais parler à Mme Legris et Mme Jougla, et du coup, j’ai fait l’effort, j’ai dit « bon Brigitte et Dominique » et là, je me suis arrêté, je leur ai dit « ça fait bizarre ! ». Elles ont rigolé et m’ont répondu que pour elles aussi ça leur faisait bizarre ! Mais c’est trop bien d’avoir des rapports comme ça. Quand j’étais élève, il y en a plein que je trouvais chiantes, quand on est ado, tout nous énerve, les cours, les profs. On en a marre de les voir, et aujourd’hui de les voir dans l’autre sens, tous, je les trouve fabuleux, je trouve qu’ils sont investis et qu’ils se bougent pour les gamins. Et je me dis « qu’est-ce qu’on peut être c.. quand on est ado de ne pas avoir cette prise de conscience ».

C.R : Chaque chose en son temps aussi…

Q.P : Oui, là, j’ai le recul, mais ce qui est génial c’est que je peux être en contact avec eux, et vivre tout ça.

C.R : Ton remplacement s’arrête aux vacances de la Toussaint…

Q.P : Oui, d’ailleurs, je vais appeler Luce pour voir si elle ne veut pas reprendre à mi-temps ! J’ai trop envie de rester.

C.R : Dans tous les cas, tu sais que tu pourras rebondir ailleurs…

Q.P : Oui, moi je suis sous le diocèse, la DDEC, et ils m’envoient où ils veulent.

C.R : Mais bon, si Luce pouvait rester pouponner un peu, ça t’arrangerait !

Q.P : Oui, moi, je veux rester là. Je suis à côté de la maison, je rentre manger à la maison. J’ai parlé avant de l’équipe enseignante en général, mais l’équipe EPS, elle est top ! Ils sont géniaux avec moi, ils sont hyper vivants ! Je ne pouvais pas espérer mieux. Et puis, comme je bosse à Barthou jusqu’à la fin de l’année, si je pouvais rester dans le secteur, ce serait bien aussi. J’aimerais bien continuer un peu ici. Après, là, je pars en vacances à La Réunion.

C.R : Non ! Pendant ces vacances ?

Q.P : Oui, du 23 octobre au 7 Novembre. C’est St Jo qui m’a donné le goût des voyages. Mon parrain habite là-bas, alors, je vais le voir. Je reviens après la rentrée, mais si vous avez besoin de moi, je dis oui de suite, je serai juste absent les 3 premiers jours. J’espère…

Ainsi se termine le portrait de Quentin. RDV Lundi 12 Novembre pour le découvrir autrement ! A tout vite pour son interview (F)utile… Et vous verrez que c’est une interview un peu différente par rapport à d’habitude, beaucoup plus longue ! LOL ! Car comme vous avez pu le constater avec son portrait, Quentin parle beaucoup, et vous découvrirez que dans son (F)utile, une simple réponse ne lui conviendra pas ! Trop drôle mais à lire absolument ! Vous y apprendrez plein de nouvelles choses…